Les silences d’Ogliano nous parle tout au long de l’histoire de Libero Solimane le narrateur qui revient à sont village natal d’Ogliano une petite bourgade du Sud. En effet, la vue, sur les hauteurs, du pallazzo Delezio désormais abandonné aux ronces et à la décrépitude, le replonge dans la tragédie survenue ici, l’année de ses dix-huit ans. Ses habitants y vivaient à l’ombre de la Villa Rose, propriété du baron Delezio. A cette période, celui-ci avait décidé de fêter la fin des études de son fils, Raffaele et de convier tout le village pour cet évènement. Parmi les convives se trouvait le jeune Libero. Cependant, un drame est survenu lors de cette soirée. Et le lendemain matin Libero avait été entraîné sur les pentes de l’Argentu, la montagne qui entoure Ogliano, sur les traces de son ami d’enfance, Gianni. Et cette confrontation allait alors changer pour toujours la vie de Libero. L’auteure Elena Placentini nous plonge au court de cette histoire dans un village oublié du temps, qui semble toujours vivre comme au siècle dernier, dirigée par le patriarcat, la féodalité et de la lignes séparant soigneusement les pauvres et les riches. Mais, aussi par la vendetta et par les dérives mafieuses. En effet, la violence est partout et le sang prompt à couler, selon la loi du plus fort qui prend le dessus dès que la justice et le droit ont le dos tourné. Et cette violence n’en finit pas de ricocher, chaque mort en appelle une autre que tous vont endurer dans la douleur et le silence. De plus,une touche de poésie estapportée par les paysages d’Ogliano et par les personnages de Raffaele qui ne se sépare jamais de son livre Antigone en qui il semble trouver une certaine force, mais aussi à travers Solimane, adolescents pleins d’idéalset d’innocences. Ce roman initiatique, nous happe dès l’incipit par son style d’écriture simple et facile à lire et par ce qu’on ne peut devinerl’intrigue jusqu’à son dénouement. Dès les premières lignes le ton est donné : “L’été, quand vient la nuit sur le village d’Ogliano, les voix des absents sont comme des accrocs au bruissement du vivant.” Et c’est toute l’atmosphère du roman qui est posé et qui va rester jusqu’à la fin. L’étouffement, la chaleur, la lumière écrasante qui éclaire autant qu’elle dissimule. Les vivants et le souvenir des morts qui les hantent, avec leurs secrets. De plus, ce village d’Ogliano est habité par de lourds secrets sur lesquels Libero lèvera le voile petit à petit. Et qui au passage fera disparaître les illusions de Libero envers la réalité . Car,s’il entreprend son périple en adolescent un peu rêveur et plein de projets, il va ressortir adulte de cette histoire, ayant fait dans un court laps de temps l’expérience de l’amour,de la mort, la peur et de la trahison. De quoi transformer un caractère et donner un autre sens à une vie.
L'acrostiche de Chloé, Lycée Bellevue, 2nde3
Liberté : car c’est ce que veulent tous les personnages du livre, Tessa veut être libre de vivre comme elle le souhaite, Libero et Raffaele aimeraient être libres de s’aimer, Argentina a été libre d’élever son fils sans qu’il ne soit en danger. Entourage : il est important dans l’histoire ; les relations entre les personnages vont évoluer : Libero et sa mère sont très complices au début de l’histoire mais plus trop après qu’il a apprit qui était son père. Cependant, son entourage reste très important pour lui. Sentiment amoureux : tous les personnages le ressentent. Libero et Raffaele ont des sentiments amoureux l’un pour l’autre, César aime toujours sa femme morte, et Tessa manipule Gianni car il l’aime.
Secret : certains personnages ont des secrets qui les empêchent d’avancer ; Argentina cache le père de son fils, le baron a hérité d’un secret familial. Indépendance : toutes les femmes du livre veulent être indépendantes, Tessa veut être libérée du baron et avoir de l’argent et Argentina souhaite être indépendante de Dario Carboni pour élever leur fils. Liaison : c’est la liaison de Tessa et Gianni qui va entraîner le déroulement de l’histoire, c’est un des piliers narratifs. Epreuves : Libero va devoir en surmonter pour sauver Raffaele, il va devoir affronter un ancien ami à qui il tient toujours et le voir mourir sans pouvoir rien y faire. Nature : elle est présente dans toute l’histoire. Elle maintient un lien entre Libero et son grand-père, elle permet à Argentina et Dario de se cacher du monde. Changer : tous les personnages vont évoluer et apprendre à se connaître tout au long du récit. Espoir : il maintient tous les personnages en vie. Libero espère retrouver son père, César espère réussir à forger un objet de la taille d’un têtard pour oublier sa femme, Gianni espère pouvoir fuir avec Tessa... Sacrifice : tout le monde doit sacrifier quelque chose pour continuer, Raffaele et Dario doivent sacrifier les personnes qu’ils aiment ainsi que leur liberté, le baron doit sacrifier son couple et Gianni doit sacrifier sa vie pour ne pas être torturé.
Deuil : c’est un des sujets qu’aborde le livre, tout le monde doit faire face à au moins un décès et chacun réagit différemment. Raffaele se réfugie dans Antigone pour se rapprocher de son frère, Libero et Fiorella évoquent leur souvenirs de Gianni pour se souvenir uniquement du positif, César veut absolument forger un objet de la taille d’un têtard pour sa femme et son enfant morts et tous réussissent finalement à faire leur deuil. Obligation : Dario n’a reprit l’organisation familiale que par obligation / le baron ne montre pas ses sentiments car on lui a appris qu’il ne le pouvait pas. Grotte : elle représente un lieu de paix loin de tout. Là, Libero et son grand-père vont devenir plus proches et c’est aussi dans cet endroit que la relation entre lui et Raffaele va évoluer, mais tout comme la grotte, elle restera secrète. Loi : Raffaele va abandonner sa vie et ceux qu’il aime pour qu’elle soit appliquée et au contraire Dario ne fait que l’enfreindre. Identité : c’est que va chercher Libero tout au long de sa vie, il veut connaître son père pour se trouver une identité et une fois qu’il le découvre il comprend qu’il n’en a pas besoin et que son identité et déjà forgée. Assassinat : tous les morts en sont le résultats, personne ne meurt naturellement et cela entraîne des secrets et des complications. Naissance Obstination : tous sont déterminés à poursuivre leur but. Libero veut sauver Raffaele et va aller à l’encontre de sa nature pour cela et Gianni s'obstine à offrir une belle vie à Tessa.
Les Silences d’Ogliano est un livre écrit par Elena Picentini, une auteure corse, et il est sorti en janvier 2022. Dans ce livre nous suivons le retour de Liberto dans son village natal : Ogliano situé dans l’Argentu. L’antipathique Lenzanie vient de mourrir et Liberto sent bien que quelque chose ne tourne pas rond autour de cette mort ou même de cet enterrement. Pourtant comme presque tout le village, il décide de se rendre à la grande fête en l’honneur du fils de l’opulent baron Delezio. Liberto ayant pour réelles intentions d’y croiser la magnifique Tessa, jeune femme du baron. Les festivités se figent à la Villa rose, quand l’on y fait une découverte macabre.
L’action et le suspens sont parfaitement équilibrés : quand on lit, on en veut plus mais on peut facilement faire des pauses entre les chapitres. J’aime beaucoup l’atmosphère dans ce petit village dans l’« Argentu » avec son plateau des Fées, son pic du Moine et ces paysages qui m’ont fait penser à la Provence (presque aux paysages de Pagnol). En quelques phrases, l’autrice nous pose un décor, une ambiance parfois avec juste une odeur. Le dénouement n’est pas attendu, car je dirais qu’il y en a plusieurs : Pourquoi Gianni a t-il fait tout ça ? Qui est le père de Liberto ?
Je considère que la fin est fermée, mais je comprendrais si d’autres lecteurs espèrent une réunification de Liberto et Rafele. Je retiens ce que dis Libero à la fin du livre : il a voyagé beaucoup pour ne plus revenir dans son village et ses voyages lui ont fait comprendre que « dans [son] pays les hommes n’étaient ni pires ni meilleurs qu’ailleurs et qu’à Ogliano ». Alors même après avoir voulu fuir l’omerta et la malhonnêteté d’Ogliano, il est revenu y vivre.
Il y a tellement de personnages et ils sont tous génialement liés, sans avoir des relations qui se ressemblent ; ils ont aussi des passés singuliers qui les affectent durant l’histoire. La quatrième de couverture utilise ce terme très juste de « mosaïque de personnages ». Et tous les personnages, vraiment sont intéressants ou importants mais aussi presque tous attachants. Selon moi, le meilleur exemple est l’Azare, il est attachant par les descriptions sensibles qu’en fait Liberto, mais aussi il est important quand il manque terriblement au narrateur et enfin il est nécessaire à l’action car il prévient Argentina du danger qu’encourt son fils. Avec cette description on ne devine pas forcément que je parle d’un chien et pourtant il est si bien décrit dans le livre qu’il en est un personnage à part entière.
J’ai trouvé ce livre incroyablement intéressant ! Je le recommande vivement, en vous conseillant de prêter attention à tous les personnages et à tous les liens qui le relient et qui nous permettent à nous lecteurs, de nous relier à eux !
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Emilie Vidal Godin 2de Métiers de la Mode-Vêtements, Lycée des métiers Toulouse-Lautrec